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Menu mobile ( compte/contact/boutique)On lit, ou on entend souvent, qu’acheter français coûte cher. Cette antienne revient dès qu’on parle d’achat responsable, de circuit court ou de made in France. Mais s’agit-il d’une croyance ou d’un fait ? En prenant l’exemple de la basket Sessile, décryptons et dépassons les idées reçues.
La théorie des avantages comparatifs ne date pas d’hier : c’est en 1817 que Ricardo (non ce n’est pas un attaquant du PSG) l’a démontrée, en s’appuyant sur les travaux d’Adam Smith (lui non plus). Cette théorie a structuré les échanges mondiaux pendant des décennies, car produire là où cela coûte le moins cher, semblait relever du bon sens.
Résultat : une partie importante de l’industrie française — dont celle de la chaussure — a été délocalisée à partir des années 80, au profit de pays à faible coût de main-d’œuvre.
Aujourd’hui, l’éclairage du GIEC et des études qui ont conduit à l’Accord de Paris remettent en perspective cette théorie : comment tient-elle compte de l’impact environnemental ? Est-ce qu’en 1817 ou même dans les années 1990, cette question se posait aussi ouvertement ?
En ces temps-là, voyait-on le trait de côte reculer, les événements climatiques extrêmes se développer, au point que les compagnies d’assurance ne veulent plus assurer certaines communes (oui, oui, chez nous, en France), ou encore la Mer de Glace fondre année après année — c’est très pratique : pour visualiser l’effet du réchauffement, il suffit de descendre le grand escalier, les dates sont marquées à chaque étape de fonte, un véritable voyage dans le temps — ?
La chaussure est un exemple de secteur manufacturier remodelé par la théorie des avantages comparatifs. Avec 30 à 50% du prix de revient composé de main d’œuvre, les usines se sont délocalisées les unes après les autres.
Le prix de revient des chaussures a largement baissé, emportant toutefois 4 conséquences invisibles au premier coup d’oeil :
- Une empreinte carbone souvent plus lourde,
- D’avantage de transport — avec un poids carbone important s’il est fait en avion —,
- Des conditions de vie qu’aucun d’entre nous n’accepterait,
- De la perte de savoir-faire local, qui a appauvri nos compétences.
Ces 4 sujets étaient rarement intégrés dans l’équation. Aujourd’hui, entre prise de conscience et recherche de sens dans nos actions, cette vision strictement financière peut-être remise en question.
Une chaussure n’est pas un produit purement utilitaire : elle porte en elle une part d’émotion. Son design, ses matières, son confort, sa marque… Tout cela participe à sa valeur.
Une belle paire de chaussures porte une identité, une histoire, une sensation. Elle contribue à la fierté et à la confiance en soi.
Ce « supplément d’âme » se retrouve aussi bien dans les grandes marques internationales que dans des marques plus locales et engagées.
En évoquant précédemment le coût de fabrication, nous étions dans un univers très rationnel. Mais à partir du moment où l’on parle de marque, on entre dans un univers totalement irrationnel. C’est l’univers de l’émotion. Quel est le juste prix d’une émotion ?
Sur ce volet, la chaussure made in France n’est ni plus chère, ni moins chère : tout dépend du niveau de gamme et du positionnement choisi. C’est d’ailleurs cette étape qui permet de réduire l’écart entre une marque qui fabrique en France en vendant au bon prix, et une marque qui importe un produit vendu avec une forte marge marketing.
Chez Sessile, nous croyons au prix juste : un prix qui reflète le coût réel de fabrication et d’innovation, et la qualité du produit, sans surenchère artificielle.
Lors de l’achat d’une paire de chaussures, nous avons pris l’habitude de nous focaliser sur le prix : d’où l’attrait massif pour les promotions (aujourd’hui, en France, 52% des chaussures sont vendues avec une remise). La dopamine de la bonne affaire.
Et pourtant… ne devrait-on pas changer de paradigme, et mesurer le coût en observant son véritable usage ?
Chez Sessile, nous avons des chiffres : une paire de baskets Sessile est en moyenne réparée après 22 mois d’usage. Une fois remise en état, elle peut durer autant. Résultat : une paire à 149 €, réparée une fois, revient à 198 € pour près de 4 ans d’usage, soit environ 4,5 € par mois.
À comparer avec des baskets à 60 ou 90 € qui peuvent ne pas durer plus de 6 mois et finissent à la poubelle sans possibilité de réparation…
Il reste un dernier paramètre à analyser. Celui qui est invisible (mais de moins), celui qui commence parfois collectivement à nous agacer à force d’en entendre parler, mais qui, tel le ressac de la mer, revient inlassablement chaque jour, et avec lequel nous n’aurons plus d’autre choix que de composer : le prix de revient environnemental.
En 1817, Ricardo ne regardait que l’équation économique, financière. Mais en 2025, nous ne pouvons plus faire fi des ressources de la planète ; nous ne pouvons plus considérer qu’elles sont renouvelables à l’infini. Nous ne pouvons plus ignorer que 70% de l’empreinte carbone d’une chaussure vient de sa fabrication, et que plus la production est carbonée, plus on dégrade notre terre. Lentement, très lentement, de façon imperceptible dans notre quotidien, mais de façon certaine.
Chez Sessile, nous avons mesuré l’empreinte environnementale de tous nos produits :
- Une Abelia neuve génère 3 à 4 fois moins de CO₂ qu’un modèle équivalent fabriqué en Asie.
- Une Abelia réparée n’émet que 2,2 kg de CO₂, contre 13 à 25 kg pour un produit importé et non réparable.
La différence est considérable. Elle ne se voit pas directement sur l’étiquette de prix, mais elle pèse lourd sur notre avenir collectif — en France, chaque année se vendent 270 millions de paires de chaussures ! —.
En résumé, oui, le coût financier de fabrication d’un produit made in France est plus élevé. Mais si l’on tient compte de la durabilité, du plaisir d’usage, de l’impact environnemental et de la qualité, alors le prix à l’usage devient très compétitif — parfois même inférieur à celui d’une chaussure importée.
Chez Sessile, nous défendons un modèle responsable, local et transparent. Acheter français, ce n’est pas dépenser plus : c’est investir mieux.